À toi cher Grand-Frère-que-je-m’ennuie-tant.
C’est la première lettre que j’t’écris. J’sais pas pourquoi d’ailleurs que je ne l’ai jamais fait avant aujourd’hui. Peut-être parce qu’on s’dit tellement tout qu’ça fini souvent par des « Dis-le pas à maman », même à 28 ou 33 ans. Peut-être parce que j’suis pas une grande jaseuse au téléphone et ni une grande Skypeuse.
Peu importe le peut-être-du-pourquoi-du-comment, ceci est écrit en pensant à toi.
Te souviens-tu des chorégraphies que tu m’faisais faire sur les New Kids on the Block quand on habitait sur Nicolet ?
Te souviens-tu quand tu m’as laissée seule dans l’ascenseur à Toronto, à 3 ans et qu’j’étais complètement perdue ? Maman était en ta-bar-nak !!!
Te souviens-tu d’la dent que TU m’as brisée en ME pitchant la balançoire dessus ? (On va toujours s’obstiner sur celle-là !)
Te souviens-tu de l’année qu’on a donné les bonbons d’Halloween ensemble et que tu t’cachais dans les buissons ? Les kids voulaient même pas approcher d’la maison !
Te souviens-tu de l’hiver qu’on a travaillé ensemble derrière le bar sur St-Laurent ?
Te souviens-tu de bébé Misfit quand on l’a vue pour la première fois ?
Te souviens-tu de notre road trip à Toronto pour aller voir p’pa ?
…
J’m’ennuie d’nos soirées chez vous à Verdun Beach où tu cuisinais et qu’on jasait de tout et de rien avec une Pabst din mains.
J’m’ennuie de tes faces de clown, des CDs qu’tu faisais jouer dans mon char quand j’allais te reconduire et de toutes les fois que j’t’ai aidé à déménager.
J’m’ennuie quand tu m’faisais découvrir des restos ici, à Toronto et à Vancouver.
J’t’ai toujours trouvé cool, même quand j’avais 13 ans et qu’on s’criait après. J’voulais secrètement faire partie d’ta gang.
Merci d’avoir joué ton rôle de grand frère en m’protégeant en disant à mes premiers copains «Aye ! T’es mieux d’faire attention à ma soeur sinon moi pis mes chums on va v’nir te voir ! ». Même si j’voulais rentrer en dessous du plancher et que j’t’en voulais sur le moment, merci. Merci d’m’avoir appelé à la St-Valentin quand j’feelais pas pour aller prendre un verre sans même aborder le sujet d’ma rupture, merci.
Ça fait presque deux ans que t’as traversé l’pays pour devenir un côte ouestenien et j’sais qu’t’es heureux là-bas. J’suis vraiment contente pour toi, t’as l’air d’avoir du fun et ta blonde est à ta hauteur (j’m’ennuie d’elle aussi. Jeka you rock, I miss hanging out with you!). Je t’écris à contrecoeur que j’sens que tu es là où tu dois être. Égoïstement, j’aimerais plus que tout que tu reviennes dans notre coin, j’ai quelqu’un à t’présenter que je sais que t’aimerais.
J’te l’dis pas assez souvent Grand-Frère-que-j’m’ennuie-tant, mais je t’aime et j’serai toujours là pour toi.
Nini xoxo
C’est beau :-)
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Merci! :)
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