Hétéronormativité… et moi

First thing’s first : I’m gay. (Yay!) Pour vrai. No joke. (Oui messieurs avec qui j’ai déjà baisé, no joke, gay AF.

Pourquoi là comme ça, à l’aube de ma quarantaine ? Serais-je en train de vivre une crise existentielle version YOLO ?! Ben non, j’ai juste enfin step up à qui je suis au fin fond depuis toujours.

« Mais Steph… but how? What? Huh? »

T’es curieux les Internet. En même temps, j’te comprends, t’as été mon journal (zéro secret) depuis l’tout début d’ma rencontre avec tout-nouveau-tout-beau-homme-extraordinaire-de-ma-vie. J’t’ai laissé zieuter par la fenêtre notre bonheur des dix dernières années. Et du bonheur, my god qu’y’en a eu ! Et là, t’as r’marqué Internet, que depuis quelques temps, ça bouge par la fenêtre, mais pas comme avant. La fenêtre est fermée, t’entends pas c’qui s’passe mais t’aimes jouer à Sherlock et essayer d’deviner en ramassant des indices ici et là. « Ah tiens, un ch´veux frisé, long, brun… »

Beau boulot, t’es arrivé au bout d’ton enquête; résultat : j’suis juste lesbienne.

Not enough, tu veux les annexes de l’enquête Sherlock ? J’sais que j’te dois pas d’explication Internet, ni d’histoires, mais j’ai envie de t’partager mon pourquoi du comment pour peut-être, qui sait, faire résonner quelque chose chez quelqu’un. Et si ça peut en aider un(e) à vivre un peu plus authentiquement en envoyant prom’ner la « normativité », parce qu’en vrai, y’en n’a pas d’manuel d’instruction pour vivre la vie qu’tu veux vivre, y’a juste toi qui peut contrôler ça.

So let’s back up about 25 years ago : the gay awakening. Quand les hormones de puberté ont frappées à ma porte, j’ne comprenais pas pourquoi les images que j’avais en tête, c’était des femmes (Sarah Michelle Gellar, Buffy the Vampire Slayer, si tu veux savoir). « Je n’peux pas être lesbienne. » J’avais si peur d’être différente des autres, peur de mille et une choses and of course, Asian daddy issues #IYKYK. Ça fait que j’me suis conformé à rentrer dans l’moule, à faire comme les filles sont « sensées » faire. Et faut dire aussi que dans mon temps (OMG j’peux pas croire que j’dis ça), les lesbiennes, on n’entendait pas full parler sauf pour Ellen qui s’est fait ramasser par les médias quand elle a fait son coming out. Ça ne donnait pas tant envie de partager l’expérience #WomanLoveWoman.

Pour moi, être une femme signifiait aimer les garçons, coucher avec (on y r’viendra), trouver l’homme de sa vie, le marier, avoir une tite maison cute, des enfants et l’chien dans cour. Fak c’est ça qu’j’ai fait. J’ai trouvé l’père de mes enfants (le meilleur papa au monde, je l’aime sans bon sang cet homme juste… pas d’même), et tout l’tralala pour faire de moi une femme… right?! C’est pas d’même ça marche ?

Toute ma vie, j’avais des relations qui s’enchaînaient, rien qui durait dans l’temps et une insatisfaction générale de mes relations. Guys qui me connaissent depuis longtemps, combien d’fois m’avez-vous entendu dire que j’avais trouver l’homme de ma vie ?! Come on! Trop d’fois, on va s’le dire. Je voulais tellement vivre le conte de fée hétéronormatif pour être comme tout l’monde que j’ai enfoui comment j’me sentais vraiment. C’est triste au fond quand tu t’arrêtes pour y penser. C’est triste mais c’est beau en même temps, dans l’sens que c’est beau qu’après tout c’temps j’puisse vous dire haut et fort que j’aime frencher des femmes.

J’me souviens de l’été à la fin du secondaire, ma chum m’appelle (c’t’ai d’même dans l’temps) pour me dire qu’elle avait eu sa première relation sexuelle et elle était si heureuse et amoureuse… et c’était avec une autre femme. J’la trouvais tellement courageuse de pouvoir m’le dire facilement comme ça, tout bonnement comme si elle m’avait dit qu’il annonçait beau demain.

Puis, quelques années plus tard, mon coloc, sa mère, avait été avec un homme, eu des enfants et a fait son coming out après. « On peut faire ça… » J’y voyais d’l’espoir. Comme quoi c’n’était pas parce que j’étais avec des hommes que j’n’allais pas pouvoir changer d’idées plus tard. J’étais tellement emprisonné entre c’que j’voulais, mes peurs, traumas et j’imagine une panoplie d’autres choses que Freud pourrait sûrement trouver.

Même côté sexualité (j’vous l’avais dit que j’y r’viendrais, non mais tant qu’à share, on va overshare comme deux lesbiennes sur leur 5ème date — s’t’une joke, 2ème), quand c’tait chaud pis toute pis toute, j’étais sous l’influence d’alcool et/ou autre substance. Sinon, c’pas moi qu’initiait la plupart du temps mettons. Pis tsé, faut pas s’le cacher qu’à un moment donné, les yeux fermés, des sensations physiques restent des sensations physiques qui occasionnent une réponse physique, on s’comprend.

Pisben, tout un univers s’est ouvert à moi et j’ne pouvais plus continuer d’m’ignorer, d’me cacher, de ne pas m’respecter, de ne pas m’aimer au fond. Et malgré que notre histoire hétéronormative de dix ans a été magnifique, elle continuera; différemment, mais elle sera toujours aussi belle. J’ai vraiment le meilleur partner pour être parents et surtout, meilleurs amis.

Ça fait qu’c’est ça.

I’m a lesbian.

P.S. C’est aussi une façon très générale et publique de répondre aux messages que j’ai reçu.

P.P.S. Non les gars, j’suis pas dans votre team, j’aime les femmes qui aiment les femmes. Me semble que c’pas compliqué.

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