J’t’une BM a.k.a. “Belle-Mère”
Ou BMW comme Delsaer le dit si bien, une “Belle-Mère Wong”. (Pitchez-y pas des tomates par la tête, yé pas raciste, j’la trouve drôle moi celle-là ! Si on vaut pas une risée, on vaut pas grand chose.)
Pour la première fois d’ma vie, y’a deux minies-humaines sur cette Terre qui font référence à moi par le mot « belle-mère ». J’ai commencé par être « la blonde de mon père », mais là j’ai gradué, j’ai eu mon diplôme et mon titre a changé.
J’suis une belle-mère.
C’est ben cute de même, ça m’donne des frissons quand j’y pense, le vertige de temps en temps et les larmes aux yeux à d’autres moments, mais mon rôle n’est pas facile.
Ok, être parent c’est pas facile, c’est difficile par bout même et ingrat la plupart du temps. T’essaies, tu fais des erreurs, tu t’rappelles de c’que ta mère te disait, les punitions qu’ton père te donnaient, tu t’adaptes à l’ère du temps et il t’arrive de t’planter et de perdre patience. En effet. Parenthood 101.
Mais tu restes leur parent quoiqu’il arrive. No matter what c’est toi l’père et c’est toi la mère.
Moi… eh ben moi j’suis un peu ailleurs et partout. Des fois j’suis l’bibelot qui r’garde la scène devant moi, des fois j’suis celle qui donne son opinion couché sur l’oreillé, des fois j’suis celle qui dit « Non » et plus souvent qu’autrement, j’suis celle qui sait pas sur quel pied danser.
Parce que oui j’ai droit à mon opinion, oui j’ai mon vécu, mon expérience, mes croyances, mes façons d’faire… mais j’ai pas le dernier mot, j’ai pas l’droit d’veto. Et c’est correct, j’demande pas à l’avoir… en fait pas tout l’temps. Mais juste ça, c’est pas facile de dealer avec.
Vouloir suggérer une façon d’faire mais sans dire que l’autre façon d’faire était mauvaise… Vouloir proposer une solution mais sans oublier la solution d’l’autre… Vouloir faire ma place, mais sans prendre la place de l’autre… Vouloir prendre de son temps, mais pas tout son temps et surtout pas le temps avec elles… Vouloir leur bonheur, leur bien, leur succès, leur réussite mais sans dépasser le vouloir de l’autre…
Je suis une adulte qui a son vécu et son expérience qui partage leur quotidien, les devoirs, les repas, les sortis, les chicanes et les punitions. Mon rôle commence où et se termine où ? Si j’en dis trop j’ai l’impression d’empiéter, si j’en dis pas assez j’ai l’impression de bouder et de pas soutenir mon amoureux…
C’est difficile de pas s’sentir comme un bouche-trou, de pas s’sentir comme si c’était d’notre faute qu’on fait pu ça comme ça à la maison maintenant… De pas s’sentir comme une voleuse de temps précieux avec papa… De pas se sentir jugé, comparé à elle. Je ne suis pas elle et je ne pourrai jamais être elle.
Elle c’est elle et ça restera toujours elle. Lui c’est lui et ça restera toujours lui. Et moi… ? Ben moi j’suis l’autre.
C’est pas facile être “l’autre”… comme ça doit pas être facile d’être “elle”…
Je respecte le temps que vous avez passé ensemble, je respecte la façon que vous avez eu de voir et faire les choses, je respecte son rôle et sa place dans leurs vie et dans la nôtre.
J’essaie juste de trouver mon rôle et ma place dans votre vie.