Illustration – Me, myself and I.
« Un d’perdu, dix de r’trouvés »
« Rien n’arrive pour rien »
« Tu vas en sortir plus forte »
« Tu verras, c’est pour le mieux… »
Ouin, peut-être, mais quand ça arrive, ça fait chier.
Ma chum a eu une mauvaise journée et j’sais pas quoi y dire à part ces phrases quétaines. C’est pas des phrases remontes-moral ça ! J’suis la première à lever les yeux au ciel quand quelqu’un m’en lance une suite à une rupture. Aye ! J’suis comme Thomas. J’croirai quand j’verrai. J’ai jamais retrouvé dix hommes après en avoir perdu un ! Expression d’marde !
Mais tsé quand tu t’es fait ton planning dans ta tête, quand tu t’en vas par là, à ce moment là et de cette façon là, et que d’un coup, sans crier gare, ça t’pète dans face et que, nenon, tu peux pu aller là, ni à ce moment là, ni comme ça… Ah ben criss ! T’as le goût de tout pitcher ! Et c’est normal. Ça fuck le chien avec tes plans. Et tes plans, sont bons. Parce que tu y as pensé, parce que t’as pesé les pours et les contres, parce que c’est la seule solution que t’as trouvée… mais la seule solution est partie sans t’avertir en te faisant un finger par la fenêtre arrière du char. P’tite conne.
J’la comprends ma camarade. Quand même ben qu’j’y dirais que la vie finie toujours par s’arranger, qu’il faut qu’elle fasse confiance et qu’elle va comprendre plus tard pourquoi elle devait passer par c’te bouette là… En ce moment, ça fait chier. Ça fait chier qu’ça fonctionne pas comme elle veut. Pourquoi elle ? Pourquoi là ?
Euhhhh j’sais pas !
Et moi j’me sens complètement inutile… Je l’écoute, j’essaie d’lui remonter le moral, de lui faire voir le côté positif, de l’aider à garder confiance… de juste être là.
On l’sait tous que nos problèmes finissent par s’arranger. Que dans un mois, deux ans, 15 ans, on va comprendre pourquoi on devait vivre l’épreuve qu’on vit là. On l’sait qu’on a quelque chose à apprendre ou que le mieux s’en vient. On l’sait que tout fini toujours par s’arranger. Mais quand on a le nez collé au mur, c’est le dernier d’nos soucis qui va s’arranger de quoi et quand.
Fuck you la vie, j’avais pas besoin de ça là ! T’aurais pu m’envoyer un message plus subtil et qui fait moins mal à la place si tu voulais m’faire comprendre quelque chose !
Aujourd’hui, je l’sais pourquoi mes ex sont mes ex; ou pourquoi j’ai déménagé là; ou pourquoi j’ai rencontré c’te monde-là. Je l’sais que la montagne qui paraissait insurmontable, eh ben elle ne l’était pas finalement. Je l’sais que les peines et les défis que j’ai eus, malgré tout, en ont valus la peine et font de moi la personne que je suis aujourd’hui.
On l’sait tous ça.
On l’sait que malgré la frustration, le stress, la peine et l’angoisse, on va finir par se relever les manches, prendre un grand respire et on va la monter un pas à la fois la foutue montagne de marde, pis de face à part de ça.
Mais là, quand on a l’impression que l’ciel nous tombe sur la tête, qu’on a pu d’frime dans notre jeu d’cartes, que nos espoirs sont désespérés, on a juste envie de faire « fuck it », de retourner d’bord, de s’coucher en p’tite boule et d’abandonner. Fak j’comprends mon amie aujourd’hui, j’me sens inutile avec mes paroles d’expressions trop souvent entendues, mais j’pense qu’elle sait c’que j’veux dire. J’aimerais pouvoir prendre un peu d’sa peine pour la soulager et mettre son bras autour de mon cou pour monter la montagne avec elle, pour qu’elle sache que j’suis là, qu’elle n’est pas seule et que son amie bridée croit que tout est possible et que malgré tout, oui elle croit vraiment que rien n’arrive pour rien et qu’la vie s’occupe de son bonheur.
Un pas à la fois minou, j’te promets que tu seras heureuse et que dans pas si longtemps, tu vas comprendre pourquoi tu devais passer par là.
J’t’aime fort.