J’ne me considère pas comme une encyclopédie du sport sur glace. J’ne participe pas au pool de hockey, mais j’vote toujours pour la même équipe. J’ne connais pas le nom de tous les joueurs, ni leur numéro de chandail, ni qui joue pour qui…
Patrick Roy ne joue plus ?! Hein ! Pour vrai ?!
Bon okay, pas tant, mais quand même !
Et j’avoue (un peu honteusement) que ça fait juste quelques mois que j’ai appris c’était quoi la signification d’un tour du chapeau ! Moi qui pensais que c’était un style de but genre : il a fait le tour du net pour compter… I know I know… Riez tant qu’vous voulez et bienvenue pour ceux qui ne le savaient pas, j’vous évite le shame en public !
Bref, j’aime mes Habitants.
J’aime haïr les bruns, les bleus et tous les autres qui n’ont pas le signe du CH su’l chandail.
Mais surtout, j’adore écouter le hockey ! Spécialement durant les séries ! Si j’avais une barbe, j’me ferais pousser la pilosité faciale tel un hipster du plateau ! Je ne serais jamais la veuve du hockey et aucun homme ne pourra me reprocher qu’il manque la game à soir ! Never !
Il y a quelque chose de parfait dans l’activité de visionner un match…
• Assise sur une chaise de bois à mon bar préféré;
• Entourée d’amis et de clients qui portent fièrement le bleu blanc rouge dans face;
• Le son dans l’tapis mêlé aux encouragements, aux jugements des j’suis-pas-arbitre-mais-j’sais-que-j’ferais-une-meilleure-job-qu’eux, aux « Aweye ! Patine !!! » et aux « Shoot ! Shoooot !!! »;
• Voir Marc Bergevin faire ses p’tites danses du haut de sa passerelle;
• Nos rituels et superstitions qu’on respecte dur comme fer;
• La Keith’s en spéciale à portée d’la main avec laquelle je m’abreuve seulement quand j’estime que c’est l’temps… parce que j’voudrais certainement pas être en train de boire pendant qu’il y a un échappé ou un but ou une bataille… Non. J’veux avoir les mains libres pour applaudir, la gorge prête à crier et les jambes prêtes à bondir de ma chaise !
…
Mercredi passé, durant la première game des séries, j’me suis arrêtée pour y penser. Pour savourer le moment que j’vivais là là, précisément… J’n’aurais rien changé.
Tsé le moment exact où mes fesses sont splittées par un rebord de chaise, mes pieds qui piétinent le sol d’impatience, mes mains qui montent mes manches pour les redescendre 1 minute après, ma bouche qui reste ouverte en stupéfaction, mes yeux qui sèchent au cas où mon clignement me ferait perdre la puck de vue, mes oreilles qui font un tunnel hearing aux commentateurs… Moment juste parfait.
Et pour moi, cet instant est encore plus exquis entouré de tout c’beau bon monde là d’la Trinquette. Quand on s’lève d’un coup pour un but, quand on crie comme des malades, qu’on fait l’tour du bar pour taper dans les mains de tout le monde aussi fort que si c’était nous qui suions notre vie sur la surface glacée… Perfectly perfect.
Je suis Tricolore mais pas Napolitaine.