Fin juin 2003, à quelques jours seulement de mon bal de finissants, à un dodo près de LA DERNIÈRE JOURNÉE DE SECONDAIRE DE MA VIE, fallait faire de cette soirée une soirée mé-mo-ra-ble !
Dans l’temps, j’me tenais toujours avec Marie et son chum Pat, parce que son chum était meilleur ami avec mon chum, fak tsé veut dire, c’était tellement plus simple de même. Pis en plus, on habitait dans le même quartier. Aujourd’hui, j’me tiens encore avec Marie, parce qu’elle est encore ma full bonne amie que j’aime de tout mon coeur; mais les gars, goodbye. Anyway…
Ce soir là, on est les 4 ensembles et on s’dit qu’on doit faire quelque chose de cool, qu’on va se souvenir pour le restant de notre vie ! Cool ! Mais quoi ?!
On va faire du camping !!!
TEL-LE-MENT !!! Mais où ?
…
Bah peu importe où, on amène nos tentes et au pire on dormira dans la cour de quelqu’un !
Wowww… quelle idée de feu !
Fak on en parle à nos copains 2003 et Pat a l’excellente idée d’aller camper sur le mont St-Hilaire ! Et on pouvait parce que lui y’était plus vieux et donc lui avait un permis ET un char !!!
On s’est donc rendu au pied du mont St-Hilaire la veille-de-notre-dernière-journée-de-secondaire-de-notre-vie avec couvertes et tentes pis ben d’la nervosité de s’faire pogner !
Il faisait noir, mais noir comme dans le trou d’cul d’une vache. On faisait l’ascension de la montagne éclairé d’une seule lampe de poche ! On n’avait pas de cell dans c’temps là avec des lampes de poches intégrées munis d’une boussole… Mais sérieux, j’étais à un « Bouuuu !!! » de pisser dans mes shorts ! J’imaginais juste qu’on était en train de recréer le Blair Witch Project ! J’suis déjà chieuse de nature, imagine dans l’bois, dans l’noir et avec une lampe de poche que c’est pas moi qui contrôle ! J’voyais déjà le headline de la une du Journal de Montréal le lendemain… 4 jeunes ont été retrouvés perdus au mont St-Hilaire avec juste une lampe de poche ! (Oui « retrouvés perdus », ça reste le JDM quand même…)
On s’est arrêté à un spot assez grand pour deux tentes et assez plat pour pas qu’on sacre le camp en bas d’la montagne. Tentes montées, on s’est assis en couple abrié d’une couvarte su’l bord de la falaise à regarder la ville de St-Hilaire briller dans sa nuit.
Puisqu’on était en juin et qu’les nuits sont encore un peu fraîches à quelques jours de la St-Jean-Baptiste, on s’est couché habillé en multi-couches pour la chaleur et aussi pour l’effet coussinage…
Et tout d’un coup, comme dans mes pires cauchemars, j’me suis fait réveiller à 2 heures du matin par des bruits d’animaux assoiffés de sang, des cliquetis de chaînes qui frottent par terre, des rires sadiques étouffés et des rayons de lumière qui s’approchaient de plus en plus de nos tentes… La chienne de ma vie !!! J’ai agrippé mon chum, j’ai essayé d’arrêter ma respiration pour pas qu’ils m’entendent et j’ai fermé les yeux. Comme à 4 ans, j’me disais que si j’ne les voyais pas, ils ne me verraient pas !
Ziiiiiippppp !
Oh shit !!!! Ils ouvrent notre tente !!! Gardes les yeux fermés ! Fais la morte ! Respires plus ! Ai l’air innocente et pure !!! Mammmaaannnnn !!!!
Ziiiiiippppp !
Ils s’éloignent…
Plus rien…
WTF ?!
Est-ce qu’ils sont partis chercher des outils ? Des cannibales ? Des loups zombies ???
…
J’ai fini par me rendormir…
…
Le lendemain on s’est réveillé tout pucké, j’avais des roches d’étampées dans les côtes, l’humidité dans les veines et les frissons dans les cheveux ! Wow ! Quelle belle nuit à la belle étoile ! Ce fut magique ! Ouan ouan ouannnnnnnn…
On ramasse nos trucs, se dirige vers un Tim Hortons pour de 1 se changer en super bel uniforme de collège privé, de 2 manger et de 3 se brosser les dents avec de l’eau autre qu’une bouteille d’eau vieille et trouvée dans l’fond du char à Pat.
Assis autour d’un bagel et d’un chocolat chaud trop chaud, la nuit me revient en tête… Aye ! WTF hier ?! (En fait, j’ai pas vraiment utilisé le terme « WTF » parce que dans notre temps, ça existait pas de parler en acronyme parce qu’on n’avait pas ça des cellulaires dans notre temps, on avait des pagettes nous ! Tsé le gugusse qu’on clipait sur notre ceinture et que nos meilleurs chum avait leur code genre *69 ça voulait dire “appelle Marie” et *69 911 c’était “appelle Marie la la criss !” Fak bref, tout ça pour dire qu’on textait pas, on n’avait pas mille et une abréviations pour des mots.) Avez-vous entendu ça à 2 heures du matin ?!
Ouais, c’était les gardes forestiers qui sont venus checker dans nos tentes… parce qu’on n’a pas l’droit de faire du camping sur le mont St-Hilaire… mais y nous on laissé faire j’imagine; sûrement parce qu’on n’avait pas fait de feu ou laissé traîner nos déchets…
Woahhhh !!! T’es en train d’me dire que l’autorité montagnarde nous a laissé vivre notre trip de dernier-dodo-avant-la-dernière-journée-de-secondaire-de-notre-vie juste parce qu’on est propre et qu’on sait vivre ?!
Ouaipe, j’imagine…
Niiiiiccccceeeeee !!!!
Fak c’est ça. J’ai camper sur le mont St-Hilaire la veille de ma dernière journée de secondaire. Pis personne n’a gâché notre trip parce qu’on n’a pas fait les cons.
J’me dis qu’la morale de cette histoire c’est qu’tu peux avoir du fun, même allez jouer avec les limites, mais sans faire le con pis tu vas t’en sortir vivant et sans loups zombies après toi.
Bonne et heureuse fin de secondaire à tous les pré-cégepiens, soyez pas cons !