Banlieusarde de naissance, la Rive-Sud c’est mon territoire.
J’ai grandi dans le 450 à l’époque où on n’avait pas besoin de composer le code régional pour appeler. J’ai jouer au hockey dans la rue avec des bacs de recyclage, escalader les modules de jeux au parc, j’ai fait du porte à porte pour vendre des barres de chocolat pour mon club de gymnastique et j’ai même déjà cogné à une porte Parents Secours pour retrouver mon chemin perdu.
Taschereau, j’la connais de bord en bord, d’un bout à l’autre. De Charles-Lemoyne à LaPrairie, ce boulevard regorge de souvenirs depuis ma tendre enfance.
Du buffet chinois qui a brûlé à côté du Comfort Inn au Studio 54 qui est devenu le Island qui ensuite est devenu le Plastik qui ensuite est devenu le Factory (désolé si c’est pas le bon ordre, ce club a tellement changé souvent qu’on s’souvient plus qu’est-ce qu’y’était quoi quand)… tous ces souvenirs me reviennent en tête quand je circule sur ledit boulevard. Ahhhhh Taschereau…
J’ai tant de plaisir à me promener en char avec Moins-nouveau-toujours-tout-beau-homme-extraordinaire-dans-ma-vie et pointer continuellement ici et là, à raconter qu’avant là-bas c’était un dépanneur et qu’on l’appelait le dépanneur bleu à cause du toit bleu, que là-bas, dans ce tout petit commerce, c’était le vétérinaire; oh et que là-bas, j’sortais là quand j’avais pas l’âge parce qu’ils cartaient pas…
Si j’pouvais avoir un, juste un, de ces souvenirs revenir à la réalité, ce serait sans aucun doute le restaurant Avenida. Juste en face de l’ancien Mikes et tout près du Krispy Kreme qui a tant fait jasé… Les anglophones avaient hâte d’aller se chercher un beigne gratisse en file d’attente et les francophones se demandaient s’qui c’était passé avec les Dunkin Donuts. Mystère et boule de gomme.
Mais le Avenida… les patates à déjeuner du Avenida… LES patates à déjeuner…
Si tu sais de quoi j’parle, tu m’juges pas et tu t’remémores ce délicieux souvenir en salivant et en te demandant c’qui a ben pu se passer pour qu’ça ferme. Et si tu sais pas de quoi j’parle, eh bien tant pis pour toi et juge-moi, ça m’dérange pas, j’sais c’est quoi qu’t’as manqué.
J’ai tellement mangé là souvent. Peu importe dans quelle ville j’me trouvais, la fin d’semaine, c’est là que j’allais manger. Et à chaque fois que j’étais avec quelqu’un qui ne connaissait pas le Avenida, c’était immanquablement un « Quoi ?! Tu ne connais pas LE Avenida ?! » et s’en suivait une ride de char pour se rendre là et manger un béné avec patates.
Leurs patates étaient tellement réputées qu’un matin où j’y étais, la recette n’était pas la même, soit il y avait eu une erreur dans la batch ou le cuisinier dormait sur la switch, mais tous les clients ont fait savoir leur mécontentement (moi y compris! Tsé!) et on a tous eu un rabais sur notre facture. Les patates étaient bonnes à ce point. J’te l’dis.
Ça fait que j’suis nostalgique du temps où ce resto régnait sur le boulevard au Parc du champ vert.
C’est tout.
PS. Si tu étais cuisinier là et qu’t’as la recette, Ship-moi là stp !!!
PPS. Si tu connais un ancien cuisinier et qu’il t’as shippé la recette, Ship-moi là stp !!!
PPPS. Si tu sais de quoi j’parle et qu’tu connais une place à déjeuner qui refont les même patates, Ship-moi l’adresse stp !!!